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Mucha évolutions
Richard FERRIERE
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IS-2 Mucha ter

La Pologne fut, bien que le fait soit mal connu en Europe occidentale, l'une des nations qui prit une part prépondérante dans le développement du vol à voile. En 1896, Czelaw Tanski expérimentait déjà des planeurs assez semblables à ceux de Lilienthal. Mais, c'est à partir de 1909 que le planeur rencontra un véritable engouement auprès des jeunes polonais et en particulier dans les écoles secondaires de Varsovie où l'on construisait des planeurs expérimentaux qui étaient ensuite essayés sur les pentes avoisinantes. C'est ainsi qu'avant la première guerre mondiale et avant même la formation des aéro-clubs, le planeur était devenu en Pologne l'un des principaux sports aériens. Comme ce fut le cas en Allemagne, le vol à voile s'intégra dans le cadre des universités techniques : l'étude et la réalisation de planeurs offraient aux étudiants une formation très pratique dans le domaine aéronautique tout en servant de support expérimental à des recherches plus  fondamentales sur l'aérodynamique et la météorologie. Cet état d'esprit prévaut encore aujourd'hui en Allemagne (Akaflieg) et dans les pays de l'est. C'est ainsi qu'en 1929, la Pologne ne comptait pas moins de 2000 pilotes de planeur qui se rencontraient régulièrement à l'occasion de compétitions inter-universités assez similaires à ce que furent les rencontres de la Rhön en Allemagne ou le congrès de Combegrasse en France.

A partir des années trente, trois ingénieurs : Waclaw Czerwinski, Anton Kocjan et Szczepan Grzeszczyk dominèrent la conception des planeurs polonais avec en particulier le Czajka (équivalent au SG38), le Komar (équivalent au Grünau Baby) et des machines de grandes performances telles que les Mewa, PWS 101 et Orlik II dont la finesse dépassait 25.

En 1939, la Pologne disposait de 1400 planeurs de 45 types différents répartis entre une centaine de centres de vol à voile et utilisés par 14000 pilotes et élèves pilotes. Le vol à voile polonais se classait au second rang mondial derrière l'Allemagne. Toute cette belle organisation devait cependant être, comme le pays lui-même, totalement démantelée pendant la seconde guerre mondiale.

En 1946, la construction des planeurs put renaître dans le cadre de l'IS (Instytut Szybownicta = institut de vol à voile) qui fut créé à Bielsko sous la direction de Jozef Niespala. 4 machines furent mises à l'étude :l'ABC de début, le Salamandra d'entraînement (*), le Mucha d'entraînement à la performance et le Sep de performance.. Le IS 1 Sep, qui fut le premier construit, fit son premier vol en 1946. Ce planeur de 17,5 m d'envergure et de 27 de finesse était destiné à permettre à Adam Zientek de participer sur une machine de conception moderne à la première compétition internationale de l'après-guerre. Celle-ci eut lieu en juillet 1948 à Samedan (Suisse) et le polonais s'y classa 8ème. A partir des conceptions aérodynamiques du Sep, l'IS développa en 1948, en conformité avec les recommandations de l'ISTUS, un planeur d'entraînement de 15 m d'envergure et 23 de finesse qui prit le nom de Mucha (mouche). L'IS 2 conçu  par Franciszek Kotowski et Irena Kaniewska fut produit à 136 exemplaires en trois versions: Mucha (3 ex.), Mucha-bis à fuselage rallongé et structure renforcée (19 ex.) et Mucha-ter avec des ailerons modifiés. Le Mucha-ter fut construit à 114 unités entre 1948 et 1951, il devint l'un des éléments essentiels du vol à voile polonais dans la mesure où ses qualités de vol et ses performances permirent d'établir de nouveaux principes et de nouvelles tactiques de vol en circuit qui firent merveille lors des compétitions internationales. Il faut en effet rappeler que la généralisation des vols de distance en circuit triangulaire est à porter au crédit des polonais qui furent les premiers à pratiquer  de  manière  courante  ce genre d'épreuve.


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Décollage au sandow d'un Mucha ter


2 Mucha ter remorqués par un Polikarpov Po 2


On note le carénage métallique amovible qui permettait d'accéder aux fixations et aux
commandes du plan de profondeur


La verrière entiérement amovible recouvre un poste de pilotage assez vaste


Le poste de pilotage du Mucha ter. On note la présence d'un clinomètre
et d'un horizon artificiel

Caractéristiques

Envergure : 15 m
Longueur : 7 m
Surface ; 15 m2
Allongement : 15
Dièdre : 2°
Flèche : 0°
Profil : Gö 549/NACA M 12
Masse à vide : 180 kg
Masse maximum : 290 kg
Charge alaire : 18kg/m2
Vitesse de décrochage : 48 km/h
Vitesse maxi : 250 km/h
Chute mini : 0.72 m/s à 55 km/h
Finesse maxi : 23 à 63 km/h

(*) Un Salamandra avait été importé en France et volait au CNVV de Pont-Saint-Vincent, son chef-pilote Albert Mangeot utilisa les ailes de ce planeur pour les monter sur un fuselage inspiré de celui du Grünau Baby. Le résultat fut la naissance d'un des meilleurs planeurs français de l'après-guerre qui prit le nom d'Emouchet

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